L’histoire
Toulonjac, avant : Villefranche a été fondée sur ordre d'Alphonse de Poitiers, en 1252. Mais Toulonjac existait déjà. En effet, dans un document publié par le pape Boniface VIII (1235-1303), Toulonjac est évoqué : Tholongiaco, Diœcesi Ruthenensi (Toulonjac, diocèse de Rodez).
Origine du nom Toulonjac
Toulonjac tire son nom de Tolomnius, un propriétaire d'une ancienne villa gallo-romaine. Le terme "villa" désigne ici un domaine. Le nom Tolomnius est suivi de "acum", signifiant "propriété de Tolomnius". De nombreux villages de la région ont des noms se terminant par "ac", tels que Savignac, Cénac, Tizac, Rignac, Capdenac, et Salvagnac.
Les Rutènes
Les Rutènes, peuple de la Gaule celtique, vivaient dans la région. Leur territoire couvrait les départements actuels du Tarn et de l'Aveyron, délimité par le plateau de l'Aubrac au nord et les confins de la Montagne Noire au sud. Ils exploitaient un important centre de production de céramique sigillée à La Graufesenque, près de Millau.
Pépin le Bref à Toulonjac
Selon la légende, Pépin le Bref a traversé Toulonjac en 755, arrivant en Rouergue par la « draye du Haut-Quercy en Aubrac ».
Invasion des Wisigoths
Au début du Vème siècle après J-C, la région fut envahie par les Wisigoths, d'abord avec l'accord des Romains, puis de leur propre autorité. Pendant plus de trois siècles, les Wisigoths ont imprégné la grande Aquitaine de leur civilisation. Dans le Rouergue, certains noms de famille se terminant par "enc" ou "ic" sont des descendants des Wisigoths.
Influence des Carolingiens et des Capétiens
Sous le règne des Carolingiens, à partir du IXème siècle, le christianisme s'est imposé comme religion officielle et le Rouergue fut érigé en Comté. L'arrivée des Capétiens entraîna l'abandon de la sénéchaussée de Najac au profit de Villefranche-de-Rouergue, qui devint le siège de la province. Après la Révolution, la capitale du Rouergue fut transférée à Rodez.
Vie au Moyen-Âge
Au Moyen-Âge, la vie économique et sociale était organisée autour des monastères et ordres religieux locaux. Le Prieuré de Toulonjac fut construit dans ce contexte, abritant plusieurs religieux subordonnés à l'abbaye de Moissac. Sous l'ancien régime, les paysans payaient la dîme, un impôt élevé allant jusqu'au huitième de la récolte, réparti entre l'évêché et la paroisse.
Capitulation de Montauban en 1629
La capitulation de Montauban, un événement des rébellions huguenotes, a eu lieu le 21 août 1629, lorsque la ville s'est rendue aux troupes catholiques de Louis XIII, dirigées par le cardinal de Richelieu. Richelieu a ensuite pris la route passant par Caylus, Villefranche, Toulonjac, Cajarc et Brive pour remonter vers Paris.
Passage de la reine Margot
En 1585, la reine Margot, première épouse d'Henri IV, a traversé Toulonjac en empruntant la voie Malavialesc ou Malavialenc pour se rendre de Villeneuve au château de Saint-Projet. Elle a fait une halte au château de Bournazel, mais il n'est pas certain qu'elle se soit arrêtée à Toulonjac.
Organisation seigneuriale à Toulonjac
À Toulonjac, il n'y avait pas de seigneur haut justicier, mais plusieurs seigneurs temporels. Le prieur était celui qui percevait le plus de rentes. Le droit de haute justice appartenait au roi, qui le déléguait à l'intendant de la province, basé à Montauban, et celui-ci le déléguait au sénéchal.
Réorganisation communale en 1852
En 1844, Toulonjac comptait 1263 habitants. Le 15 juin 1852, sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, une loi a réduit la commune de Toulonjac pour créer la commune de Savignac. En échange, Villefranche-de-Rouergue a perdu les enclaves de Marmiesse et de La Mathébie, qui ont été rattachées à Toulonjac.
Le Rouergue et ses origines
Le Rouergue est une ancienne province de France, autrefois partie de la première Aquitaine, aujourd'hui rattachée au gouvernement de Guienne, au ressort de Languedoc et à la généralité de Montauban. Le nom Rouergue vient de "Ruthenus Ager" en latin, dérivé de Ruth, un dieu païen ancien adoré sous la forme d'un bouc. Une représentation en bas-relief de ce bouc, symbolisant Jupiter, est visible à Rodez, près de l'église de St-Amans, avec l'inscription "Ruth".